Une info par jour, jour 23: l’assurance des flottes de véhicules

Les flottes de véhicules représentent en France 4 millions de véhicules, soit 8% des véhicules en circulation.

La taille moyenne des flottes françaises est de 164 véhicules contre 85 en Europe (signe que ce mécanisme reste l’apanage des plus grandes entreprises).

La flotte auto consiste à réunir dans un seul contrat d’assurances :

-des véhicules en location ou en pleine propriété. L’assurance de flotte pourra être fournie par le leaser (moins lisible, elle peut se révéler plus chère, et ne pourra être résiliée facilement).

-des véhicules légers, utilitaires ou de direction

-des véhicules relatifs aux différentes filiales de l’entreprise.

Cette opération est d’ordinaire possible à partir de 5 ou 6 véhicules minimum.

La compagnie rechignera à construire certaines flottes qualifiées d’artificielles (composées de véhicules appartenant à des entités ou individus sans rapport réel).

Ce marché est important pour les assureurs : Il représente un peu plus de 2 milliards d’euros de primes, pour 4 millions de véhicules assurés (soit une prime moyenne de 500 euros par véhicule) et donc 24 000 contrats de 164 véhicules comme indiqués.

Bien que pourvoyeur de « volume », les assureurs jugent ce segment peu rentable : le « S/P » des flottes (le rapport entre les sinistres et les primes) est de plus de 80 % (supérieur aux 70% du segment des « mono-contrats, sans doute en raison de l’usage professionnel).

Bien supérieur aux 60% espérés par les assureurs…

La sinistralité est affectée de manière récente par :

-le coût des réparations (main-d’œuvre et surtout pièces)

-et surtout par l’évolution inquiétante des dommages corporels

Voilà pour les chiffres !

Mais pourquoi s’assure-t-on en flotte ?

1 Par praticité :

Il est plus facile de gérer un contrat unique, avec des garanties alignées, qu’une masse de contrats (où on risque de plus une erreur, un oubli).

Ici, rien de plus facile : il ne reste plus qu’à déclarer une entrée ou sortie de véhicule au courtier (parfois avec un décalage autorisé).

La facturation en est facilitée, pouvant se faire « au mouvement » (à chaque entrée, sortie ou modification) ou plus simplement par trimestre ou en fin d’année.

2 Par économie :

A priori un seul contrat doit être moins cher. Rien d’évident cependant sur de petites flottes…

3 Pour avoir des véhicules interopérables :

Par nature, plus de problèmes de conducteur désigné

4 Par souci de mutualiser les sinistres :

Prenons le cas d’une entreprise avec 10 véhicules :

-en « mono-contrat » (sans flotte), si un véhicule est sur sinistré, l’assureur va résilier le contrat

-en flotte, cette sur sinistralité va être intégrée à, diluée dans la statistique globale de la flotte d’entreprise.

Gestion de la flotte :

Sur une flotte importante, l’assureur ou le courtier pourra déléguer -sous contrôle- un certain nombre de tâches (comme l’édition des cartes vertes).

Contrat fermé, contrat ouvert :

-Pour les plus petites flottes, l’assureur couvre exclusivement les véhicules qui lui ont été déclarés.

-Pour de très grandes flottes, l’assureur couvre par principe les véhicules présents (sans les connaître). Ce n’est qu’au renouvellement annuel que la nouvelle liste des véhicules est transmise. Les nouveaux véhicules peuvent être cependant déclarés à leur entrée, afin d’obtenir une attestation (dépendant de la délégation de l’assuré et de son client).

Gestion financière de la flotte :

-l’entreprise s’attachera d’abord à adapter les garanties :

-les véhicules de plus de 5 à 8 ans ne doivent pas être assurés en Tout risque (DTA)

-faut-il garder le Bris de Glaces de ma flotte (comparer la cotisation et le budget annuel) ?

-définition des montants de « garantie du conducteur » (versés en cas de dommages corporels à ce derniers)

-réflexion sur les marchandises transportées (outillage, …), les aménagements intérieurs, marquages…

-utilisation des « pertes financières » (permettant de rembourser après accident un véhicule en leasing).

-recherche (éventuellement dans une autre compagnie) des garanties d’assistance et véhicules de remplacement

-le pilotage du niveau de franchise s’avère évidemment fondamental

Pour une première mise en place, la compagnie procédera le cas échéant à une prise de garantie échelonnée (les dates d’échéance des contrats des véhicules qui rejoignent la flotte étant différentes).

-pour les flottes de très grandes entreprises, l’assureur pourra pratiquer l’auto-assurance, en renonçant à assurer en Dommages les véhicules, pour ne conserver que l’assurance RC obligatoire.

-pour les flottes de taille moyenne à grosse, on pourra pratiquer la « conservation » :

Le client constitue une provision pour payer 80% des sinistres courants.

Il n’assure que la partie au-delà. Sa prime s’en trouve diminuée.

Le client économise ainsi les taxes d’assurance (24 à 26%) sur le montant de sa provision (économie attendue :  10 à 13%).

10% des flottes seulement sont traitées en conservation, ce qui est fort dommage.

On s’accorde à dire que ce mécanisme est applicable à partir de 200 véhicules (avec une sinistralité stable).

Pour certains métiers qui sollicitent beaucoup les véhicules (livraison urbaine, ambulances…), la recherche d’un contrat s’avèrera plus difficile.

Enfin, l’entreprise devra réfléchir à la prévention : remettre à l’école de la conduite ses salariés âgés fera grincer les dents mais se révèle toujours profitable. Certaines entreprises iront jusqu’à faire signer une charte aux salariés, pour les sensibiliser au soin à apporter aux véhicules.

Le client (ou plus sûrement le courtier) disposera comme vu plus haut de la part de la compagnie de certaines délégations (sinistres, cartes vertes…) permettant une gestion rapide et sûre de la flotte.

Ces actions pourront se faire sur un outil informatique propre au client, présent chez le courtier, ou encore sur un extranet-compagnie.

Les outils modernes (géolocalisation, gestion de tournées, boitiers embarqués de recueil de données) contribuent à la baisse des couts de flotte en général et d’assurances en particulier.

En conclusion, la flotte de véhicule est un poste couteux, peu rentable et dévoreur de temps pour l’ensemble des intervenants :

-l’entreprise elle-même bien sûr (où ce poste dépasse en fait souvent celui de l’assurance des locaux et équipements !)

-le courtier

-la compagnie d’assurance comme indiqué en tête

Pour toutes ces raisons, ce poste devra faire l’objet d’une gestion fine et moderne par cette communauté d’acteurs.

Ajoutons qu’entre :

-l’assurance de la flotte de véhicules professionnels

-celle des véhicules personnels des employés

existe le contrat « auto-mission » qui couvre intelligemment un usage professionnel d’un véhicule personnel. Nous en reparlerons.

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